France Culture – LSD, la série documentaire
Du 30 novembre au 3 décembre 2020
Une série documentaire de Myriam Prévost, réalisée par Anne Perez-Franchini en quatre épisodes
Le zoo, on y va pour voir des animaux. Des animaux qu’on ne verrait pas, s’il n’y avait pas le zoo. Il semblerait que c’est là tout son intérêt.
Et pourtant, il suffit de pas grand-chose pour que le zoo devienne un lieu un peu plus complexe qu’il n’y paraît. S’attarder un peu devant un enclos et y croiser un regard étrange, voir un soigneur animalier sortir des cuisines avec une brouette chargée d’insectes grouillants, lire les panneaux pédagogiques jusqu’au bout, ou encore croiser des militants anti-captivité à l’entrée… si on s’y attarde un peu, les questions surgissent, et le zoo devient une institution à formes multiples, dont l’histoire raconte nos relations aux animaux. Une institution qui se doit d’être inventive pour échapper à une opinion publique toujours plus sensible à la cause animale.
En effet, les crises environnementales et les remises en question de la place des animaux dans le monde ont amené les zoos à s’adapter pour ne pas disparaître. Que sont-ils devenus aujourd’hui ? Comment se justifient-ils d’être un espace d’enfermement pour des animaux sauvages ?
Pourtant les zoos restent une destination fort prisée en Europe et dans le monde occidental. Pourquoi va-t-on au zoo ? Se divertir, retrouver un peu de cette nature qui vient à nous manquer ? Se sensibiliser, apprendre des autres formes de vie, « connaître pour mieux protéger » ? Face à la captivité, comment interpréter les regards énigmatiques des orang-outan, les cris des loutres géantes, l’apathie des pandas roux ? Et qui sont ces animaux qui, de l’autre côté, feignent souvent de ne pas nous voir, ces animaux sauvages élevés par l’homme ?
Pour cette série documentaire, j’ai tenté d’appréhender le zoo comme un espace politique où l’héritage colonial oriente encore la vision du monde sauvage, mais aussi comme un espace multiple, à la croisée d’un parc d’attraction, d’un pôle de recherche scientifique et éducative, et d’une arche de Noé… c’est en abordant les zoos par toutes ces facettes que l’on peut essayer de se faire une idée sur ce qu’ils sont, et de ce qu’ils racontent de nos relations avec l’autre, le non-humain, celui qui est de l’autre côté.
Leave a Reply